En Russie, la demande d’abri anti-atomique explose ! Dû notamment au conflit contre l’Ukraine, les habitants Russes recherchent de plus en plus ce type d’abris en prévision d’une éventuelle attaque. De même, l’Allemagne est en train d’effectuer un inventaire de ses abris et bunkers. De son côté, la France n’a pas adoptée une stratégie de protection des populations en cas d’attaque nucléaire, misant plutôt sur la dissuasion.

Il existe dans notre pays à peu prés 600 abris anti nucléaires militaires et 400 privés. Le plus connu étant celui se situant sous l’Elysée, 250 m² destinés à assurer le la continuité du commandement en cas d’attaque nucléaire. Il faut compter entre 15 000 € plus de 100 000 € pour la fabrication d’un tel ouvrage. Alors, est ce bien utile en France ?

Construire un abri anti-atomique en France peut être une idée pertinente, mais elle dépend de plusieurs facteurs : le contexte, les motivations personnelles et les ressources disponibles. Voici les principaux points à considérer :

1. Pertinence et risques réels

• Risque géopolitique : La probabilité d’une attaque nucléaire en France est actuellement faible, mais elle n’est pas nulle, surtout dans le contexte de tensions internationales.
• Menaces alternatives : Un abri peut également être utile pour se protéger d’autres types de catastrophes, comme des accidents industriels (explosions chimiques, radiations d’une centrale nucléaire) ou des catastrophes naturelles.

2. Cadre légal et réglementaire

• En France, il est légal de construire un abri anti-atomique sur votre propriété, mais cela nécessite de respecter les normes de construction, d’urbanisme, et éventuellement d’obtenir des autorisations spécifiques.
• Les communes proches des installations nucléaires disposent parfois déjà d’infrastructures publiques pour la sécurité civile.

3. Coût et faisabilité

• La construction d’un abri anti-atomique est coûteuse selon la taille, les matériaux, et le niveau d’équipement.
• Elle demande des compétences spécifiques pour garantir une étanchéité à l’air, une filtration des particules radioactives, et une autonomie en nourriture, eau et énergie.

4. Valeur ajoutée

• Autonomie et résilience : Un abri peut être un atout pour renforcer votre autonomie face à divers risques.
• Investissement : Un abri bien conçu peut augmenter la valeur de votre propriété, bien que cela reste un marché de niche.
• Polyvalence : Il peut servir également de cave, de stockage ou d’espace sécurisé.

5. Alternatives

• Si vous n’êtes pas prêt à investir dans un abri complet, d’autres options existent :
  • Renforcer une pièce de votre maison (type « safe room »).
  • Stocker des équipements essentiels (kits de survie, filtres à air, etc.).
  • S’informer sur les protocoles de protection en cas d’urgence (plan ORSEC, iodure de potassium).

Un abris anti nucléaire, Comment est ce fabriqué ?

1. Analyse des besoins et du site

• Évaluation des risques : Comprendre les menaces potentielles (explosion nucléaire, retombées radioactives, etc.).
• Sélection du site : Choisir un emplacement approprié (souvent sous terre ou dans une zone éloignée des cibles potentielles).
• Études du sol : Analyser la composition du sol pour assurer une structure stable.

2. Conception

• Planification technique :
  • Taille : Prévoir l’espace pour les occupants, la nourriture, l’eau, et les équipements.
  • Étanchéité : Protéger contre l’entrée de poussières radioactives, de gaz toxiques ou de radiation thermique.
• Systèmes essentiels :
  • Ventilation avec filtres HEPA pour bloquer les particules radioactives.
  • Électricité (générateurs ou panneaux solaires).
  • Réserve d’eau et de nourriture pour une autonomie de plusieurs semaines.
  • Toilettes chimiques ou système de traitement des déchets.

3. Construction

• Excavation : Creuser profondément (généralement au moins 3 mètres pour maximiser la protection).
• Renforcement : Installer des murs épais capables de résister aux explosions.

Contraintes :

1. Résistance à la pression :
   • L’abri doit résister à la surpression créée par l’onde de choc nucléaire.
   • Un abri correctement conçu résiste à une pression de 1 à 5 bars (ou plus).
2. Protection contre les radiations :
   • La conception doit limiter l’exposition aux rayons gamma et aux particules alpha et bêta.
   • Inclure un sas pour décontaminer les personnes entrant ou sortant.
3. Étanchéité et filtration :
   • Éviter les infiltrations d’air ou d’eau contaminés.
   • Assurer une ventilation adéquate et une filtration performante.
4. Autonomie :
   • Prévoir une autonomie d’au moins 30 jours, voire plus selon les scénarios.
5. Légalité :
   • Respecter les réglementations locales et obtenir les autorisations nécessaires.

4. Installation des équipements

• Systèmes de communication (radio, antennes).
• Systèmes de détection de radiation.
• Matériel de survie (kits médicaux, outils, masques à gaz).

Matériaux couramment utilisés :

1. Béton armé :
   • Utilisé pour les murs et le plafond, avec une épaisseur minimale de 30 cm pour protéger des radiations.
   • Renforcé avec des barres d’acier pour résister aux forces de l’explosion.
2. Acier :
   • Souvent utilisé pour renforcer les portes, les sas et certains murs.
3. Filtre HEPA et charbon actif :
   • Pour les systèmes de ventilation et la filtration des particules radioactives et des gaz toxiques.
4. Plomb :
   • Inséré dans les murs pour bloquer les radiations gamma si nécessaire.
5. Gravier et terre :
   • Utilisés comme couverture au-dessus de l’abri pour ajouter une couche protectrice naturelle contre les radiations.

Méthodes professionnelles :

• Abri en kit : Certains fabricants proposent des abris préfabriqués à enterrer, en acier ou en béton, avec tout l’équipement nécessaire.
• Abri sur mesure : Pour des projets plus complexes, les professionnels conçoivent des abris adaptés aux besoins spécifiques du client.
• Double enveloppe : Les abris modernes utilisent parfois une double couche de béton avec un espace entre les deux pour augmenter la protection thermique et structurelle.