En pleine nature, la construction d’un abri est souvent une priorité absolue en situation de survie. L’abri protège contre les intempéries, le froid, la chaleur, les insectes et les prédateurs. La qualité de l’abri que vous construisez peut influencer directement vos chances de survie, que vous soyez en forêt, en montagne, dans un désert ou sur une île. Cet article explore les principes fondamentaux de la construction d’un abri de survie en tenant compte des divers environnements et ressources disponibles.

1. Évaluer l’environnement et choisir l’emplacement

La première étape pour construire un abri en survie est de choisir un emplacement approprié. Le terrain que vous sélectionnez doit offrir une protection naturelle et être adapté à vos besoins. Voici quelques points à prendre en compte :

• Éloignement des dangers : Évitez les zones inondables, comme les fonds de vallées ou les rives des rivières, où les crues soudaines peuvent constituer une menace. Fuyez aussi les zones exposées aux vents forts ou aux chutes de pierres dans les montagnes.
• Proximité des ressources : Idéalement, l’abri doit être proche de l’eau, du bois pour le feu, et d’autres matériaux de construction comme des branches, des feuillages ou de la mousse.
• Orientation : Orientez votre abri de manière à profiter du soleil pour rester au chaud, mais aussi pour éviter le vent dominant.

Un emplacement bien choisi vous facilitera grandement la construction et optimisera votre confort et votre sécurité.

2. Choix du type d’abri

Le type d’abri que vous allez construire dépendra de la durée de votre séjour prévu, du climat et des ressources à votre disposition. Voici quelques abris courants utilisés dans les scénarios de survie :

a. L’abri de type « débris » ou « lean-to »

Le lean-to est l’un des abris les plus simples et les plus efficaces à réaliser. Il consiste à appuyer une structure en bois contre une paroi naturelle ou artificielle (comme un tronc d’arbre ou un rocher). Ensuite, vous pouvez couvrir cette structure avec des branches et des feuilles pour offrir une isolation contre le vent et la pluie.

Étapes de construction :

1. Trouvez une surface inclinée naturelle ou créez une pente à partir d’une grande branche posée à un angle contre un arbre ou une paroi rocheuse.
2. Disposez des branches de petite et moyenne taille en travers de la branche principale, formant ainsi la structure de votre toit.
3. Couvrez le toit de matériaux isolants tels que des feuilles mortes, de la mousse, ou même des herbes hautes pour bloquer le vent et la pluie.

Ce type d’abri est rapide à mettre en place, mais offre une protection limitée contre les intempéries extrêmes.

b. Le wigwam

Le wigwam ou abri en forme de dôme est une excellente option si vous avez le temps et les ressources nécessaires. Il fournit une meilleure protection contre le froid et le vent, tout en étant plus stable.

Étapes de construction :

1. Prenez des branches longues et flexibles, en les plantant en cercle dans le sol et en les courbant vers l’intérieur jusqu’à ce qu’elles se rejoignent en haut pour former un dôme.
2. Attachez solidement les branches ensemble au sommet à l’aide de fibres naturelles (écorces, lianes) ou de cordes si disponibles.
3. Couvrez la structure avec des matériaux isolants comme des feuilles, de la mousse, des fougères ou même de la neige dans les environnements hivernaux.

Le wigwam est un abri solide, efficace contre le vent, et il retient la chaleur. Toutefois, il nécessite plus de temps et d’efforts à construire.

c. L’abri « A-frame »

L’abri en forme de « A » est parfait pour les climats pluvieux, car sa forme inclinée permet à l’eau de s’écouler facilement. Il peut être monté rapidement et est adaptable à diverses conditions météorologiques.

Étapes de construction :

1. Trouvez deux grands poteaux pour servir de piliers et un autre pour servir de traverse au sommet.
2. Posez des branches plus petites de manière symétrique de chaque côté de la traverse, formant une structure en « A ».
3. Recouvrez la structure de branches feuillues ou de tout autre matériau disponible pour créer un toit imperméable.

Ce type d’abri est efficace contre la pluie, mais nécessite une isolation supplémentaire en dessous pour éviter le contact direct avec le sol humide.

3. Matériaux à utiliser

Les matériaux de construction d’un abri en survie dépendent largement de l’environnement dans lequel vous vous trouvez. Cependant, certains éléments universels peuvent être utilisés dans presque tous les contextes.

• Branches et bûches : Utilisez des branches solides pour la structure principale. Les branches de conifères sont idéales, car elles sont résistantes et flexibles.
• Feuillage et herbe : Les feuilles, les fougères et l’herbe peuvent servir d’isolation et de revêtement pour protéger contre la pluie et le vent.
• Rochers et terre : Dans les régions montagneuses, les pierres peuvent servir de base ou de poids pour maintenir l’abri en place. Vous pouvez également utiliser de la terre ou du sable pour combler les fissures dans votre abri, améliorant ainsi l’isolation.
• Neige : Dans les environnements froids, la neige est un excellent isolant. Un abri en neige comme l’igloo ou un abri creusé dans un banc de neige peut vous protéger efficacement contre le froid extrême.

4. Techniques d’isolation et protection

L’isolation est cruciale pour survivre aux températures extrêmes, qu’elles soient chaudes ou froides. Il est important d’éviter tout contact direct avec le sol, car celui-ci peut évacuer rapidement la chaleur de votre corps.

• Isolation du sol : Créez une couche isolante entre vous et le sol en utilisant des branches, des feuilles ou même des vêtements. Un sol bien isolé empêche l’hypothermie et garantit un sommeil plus confortable.
• Isolation des parois : Plus votre abri est compact et isolé, mieux il retiendra la chaleur. Utilisez des couches épaisses de feuillage, de mousse ou de neige pour réduire les pertes de chaleur.
• Feu : Si possible, construisez un feu à proximité de l’entrée de votre abri pour bénéficier de la chaleur et de la lumière. Dans certains types d’abris, comme le wigwam ou le lean-to, vous pouvez réfléchir la chaleur du feu à l’intérieur avec un mur de pierre ou de bois.

5. Entretien et sécurité

Un abri en survie n’est pas une structure permanente. Il nécessite un entretien régulier, surtout si vous comptez y rester plusieurs jours.

• Renforcement des structures : Assurez-vous que votre abri est stable, surtout en cas de vents forts ou de pluie. Rajoutez des matériaux sur le toit ou les murs si nécessaire.
• Éviter l’humidité : La pluie et la neige peuvent dégrader rapidement un abri. Vérifiez régulièrement l’imperméabilité et l’isolation pour éviter que l’humidité ne s’infiltre.
• Sécurité contre les prédateurs : Si vous êtes dans une région habitée par des animaux dangereux, construisez votre abri loin des pistes d’animaux et stockez votre nourriture à une distance suffisante de votre abri pour éviter d’attirer des prédateurs.

Conclusion

La construction d’un abri en survie est une compétence essentielle qui nécessite de l’ingéniosité et une bonne connaissance de l’environnement. En fonction de la situation, vous devez adapter vos techniques et choisir le type d’abri le plus approprié pour vous protéger des éléments naturels. N’oubliez pas que la clé de la survie est de rester calme, d’utiliser les ressources à votre disposition, et de penser à long terme tout en restant adaptable à l’évolution des conditions climatiques et environnementales.